compte-rendu de l'A G 2008
Assemblée générale de l’Association des Vignerons Bretons
26 avril 2008.
Compte-rendu
Le mot du président :
Gérard Alle retrace l’histoire de notre association. Il explique le nombre restreint de participants à l’AG par le fait que les médias n’ont pas relayé l’information.
Intervention de Gérard Samson : exemple d’un vignoble hors norme : « Les arpents du soleil »
Sa passion pour le vin commence dès son plus jeune âge. Il commence par planter sa première vigne dans la propriété de ses parents, puis vinifie quelques années plus tard son premier litre de vin ! Gérard Sanson fait ses études de notariat et fréquente l’école de viticulture de Beaune. Aussi lorsqu’il acquiert son étude en Normandie, il se met en quête, d’un vignoble potentiel.
La Normandie était jadis une terre viticole, elle dans était le prolongement du vignoble francilien. « Les Arpents du soleil » apparaissent déjà sur la carte de Cassini au XVIIIe siècle, la première crée par des relevés scientifiques, métrés. Cet endroit jouit d’un micro climat qui permet le développement harmonieux des vignes.
Aujourd’hui, Gérard Samson cultive 3,5 hectares de vigne espère atteindre au maximum 7 hectares.Notaire de métier, il est vigneron en dehors de ses obligations professionnelles, il emploie une personne à plein temps.
En 1998, sa récolte lui permet de remplir 2800 bouteilles de 50 cl d’un vin blanc, sélectionné par le guide Hachette.
En 2007, 15 000 bouteilles de 50 cl ont été produites.
A l’automne prochain, Gérard Samson commercialisera 1 200 bouteilles de son premier vin rouge, millésime 2007
Les cépages sont : l’Auxerrois, le Pinot gris, le Melon de Bourgogne et le Müller-Thurgau.
Gérard Samson évite autant que possible, les produits chimiques pour lutter contre les prédateurs et les maladies.
Ce vignoble a pu voir le jour en étant déclaré, dans un premier temps comme expérimental. Cette possibilité qui n’est plus valide aujourd’hui. L’autorisation de plantation date de juin 95. Toutefois, comme la Normandie n’est pas une région viticole, les récoltes ne peuvent pas être déclarées officiellement.
À la suite de cette intervention, les questions fusent, les demandes tournent autour de la législation.
Il est question du degré légal d’alcool du vin ; puisqu’en Bretagne nous n’avons pas de légitimité, ni de contrainte, les vignerons bretons ne sont pas tenus à un degré légal, ni à planter des cépages définis.
Il semblerait que la frilosité des pouvoirs publics à accorder des droits de plantation serait due à la pérennité de la vigne : trop de vignobles pourraient perturber l’équilibre économique du commerce du vin.
L’Association pour le Renouveau des Vins Bretons promeut, à l’instar des vignes Franciliennes, une activité non commerciale. La commercialisation du vin reste l’affaire du département 44.
Le cas des vignes de Jean Donnio :
600 pieds de Maréchal Foch, plantés en 1990 à partir de boutures d’hybrides autorisés et mis en pépinière dès 87. À ce moment, la DDA de St Brieuc donne verbalement son autorisation.
En 2007 Jean Donnio, étant amené à intervenir publiquement et faisant l’objet de nombreux articles de presse, redemande une autorisation. Elle lui est refusée et est accompagnée d’une demande d’arrachage. Jean Donnio arrache alors 100 pieds. Mais l’administration revient sur cette décision : pas d’arrachage mais obligation de distiller le vin obtenu à ses frais.
Notre association soutient et se porte solidaire de Jean Donnio.
À l’instar de l’association des Vignerons Franciliens, nous souhaitons une tolérance pour les vignes bretonnes aux mêmes conditions : nous déclarons nos vignes à vocations pédagogiques, culturelles touristiques et historiques en nous engageant à ne pas vendre notre vin.
http://www.vigneronsfranciliens.com
Élection du bureau
Président : Gérard Alle
Vice-président : Jean Michel Kerboeuf
Trésorière Chantal Failler
Secrétaire : Laurence Zigliara
Pierre Guigui demande à être cité comme membre fondateur dans les statuts de l’association.
Il est question de nommer membres d’honneur Jean Donnio, Michel Chapoutier, Pascal Frissant.
Proposition
L’idée d’un poste de permanent à temps partiel pour promouvoir l’ARVB est évoquée. Des subventions devront être demandées auprès des collectivités territoriales.
Questions techniques et diverses.
La parole est aux participants pour les questions techniques.
Chaque vigneron explique les difficultés rencontrées, ses techniques de conduite de vignes et de vinification : Mildiou, taille des ceps etc.
Denis François souffleur de verre, métrologue nous explique l’utilité des mustimètres et comment s’en servir de façon optimale. Il se propose de venir aider les vignerons au moment des vendanges. Un lien vers son site est mis en place dans le blog de l’association.
http://vigneronsbretons.over-blog.net/
Les adhérents souhaitent pouvoir se contacter entre eux. Le bureau propose de demander à chacun l’autorisation de transmettre ses coordonnées.
Que penser des cultures avec des ceps « franc de pied ». Si les hybrides sont plus résistants aux maladies, ils peuvent inquiéter. Certains se demandent s’ils ont un lien avec OGM. Non, car c’est un croisement entre deux variétés de vignes, il n’y a pas de manipulation génétique.
Un participant explique sa présence à cette réunion par une recherche sur la vigne en Bretagne. Le point de départ de son travail a été de comprendre pourquoi le Muscadet a obtenu une AOC dés 1936.
L’AOC, selon Pierre Guigui, aurait entériné les saveurs qui existaient au moment de sa création, mais elle peut, à présent, enfermer le « goût du vin » dans des standards dont le vin breton ne peut que s’affranchir.
Conclusion :
Le nombre de participants (30, le matin et 15 l’après-midi) à été plus restreint que les autres fois. Il faudra à l’avenir à solliciter plus sérieusement les médias et veiller à ce que l’information passe mieux auprès des adhérents et des sympathisants. Un effort massif est à faire sur la communication.
La résolution des problèmes de Jean Donnio permettra aux vignerons bretons de s’occuper sereinement de leurs vignes dans le cadre d’une tolérance référée à une culture de la vigne : historique, pédagogique, touristique et culturelle sans faire commerce des vins. La fabrication de jus de raisin peut être envisagée.